La Continuité Ultime

L'activité éveillée

Pourquoi enseigner l'activité ?

268 Ces neuf exemples sont enseignés
Afin d'éliminer les doutes
Des disciples, personne n'ayant vu
La mise en œuvre d'une action
Sans la contrainte d'un effort.
A un endroit est un sūtra
Exposant en détail le groupe
Des neuf exexmples et dont le nom
Montre le besoin auquel ils répondent :
"Née de l'écoute, une cognition
S'élève et, la conscience parée
De sa vasteté, ils pénètrent
Rapidement toutes les sphères
De l'expérience d'un Eveillé. "
268 Personne n'ayant jamais vu, dans le champ de sa triviale perception (blo'i yul du[…]mthong ba) , la mise en oeuvre sur un mode spontanée d'une action sans la contrainte d'un effort mimimal, des doutes s'élèvent dans le for intérieur des disicples : "Si les bouddhas agissent sans effort ni peine, [il est dit aussi que,] sur un mode spontané, ils s'activent au bien des êtres, il y a là une contradiction". Reflet d'Indra, [tambour, nuage, Brahma, soleil, Précieux Joyau, Echo, espace et terre], neuf exemples [répondant à autant] d'aspects [de l'activité éveillée] sont enseignés afin d'éliminer, d'ôter le doute lié aux kleṣa de ces disciples, en clarifiant la manière dont s'effectue sans effort cette action.
De fait, à un endroit dans le Précieux Discours, il est un sūtra qui expose dans le détail les caractéristiques exhaustives de ce groupe des neuf exemples [qui sont autant d'] aspects définissant l'activité éveillée du bouddha. Il a pour nom Sūtra de l'ornement de la lumière de la sagesse qui pénètre le domaine de tous les Bouddhas, nom qui montre excellement à quel besoin [conceptuel] puis essentiel en terme d'accomplissement, l'exposition de ces exemples répond (cette méthode d'explication par le besoin dgos pa et la nécessité essentielle :*snying dgos est déjà employée dans les derniers paragraphes de l'introduction ‒ N. du trad.) :
" Née de l'écoute [de la réflexion, et de la méditation] de tels Précieux Enseignement et tels commentaires de la pensée intentionnelle, une cognition parfaitement pure s'élève. Les bodhisattvas à la conscience parée de la vasteté de celle-ci pénètrent rapidement eux-aussi l'activité dans tous ses modes spontanés et sans effort, d'abord conceptuellement, puis à la fin, sur le mode même des accomplissements de la sphère d'expérience d'un Eveillé. "
Ce disant, les exemples répondent directement à un besoin immédiat, l'élimination des doutes quant à l'activité, puis, indirectement, à "la nécessité du besoin dgos pa'i yang dgos pa)", pénétrer la sphère d'activité du bouddha.
269 Indra se reflétant dans le
Lapis-lazuli, etc.,
Sont des exemples de cet objet,
L'activité sans faire d'effort,
Exemples qui expriment neuf aspects
Déterminés en bref ainsi :
L'exhibition et la parole,
L'embrassement, l'émanation,
Le rayonnement de la sagesse,
Le secret de l'Esprit, du Corps,
De la Parole, et l'obtention
De la compassion souveraine.
269 Le reflet d'Indra apparaissant sur le sol de lapis-lazuli, etc., sont les exemples illustrant l'objet, cet accomplissement d'une action opérée sans effort, exemples qui expriment ci dessus neuf aspects exhaustifs [de l'activité éveillée]. Montrant, déterminant en bref le definiendum de ces exemples, il en va ainsi : l'exemple d'Indra [définit ce qu'est] l'exhibition d'apparitions miraculeuses du corps ; le Grand Tambour [définit ce qu'est] la parole en tant qu'expression de la vraie Doctrine ; le nuage, l'embrassement par la compassion, bonté aimante et sagesse ; Brahmā l'émanation du corps et de la parole ; le soleil, le rayonnement de la sagesse de l'esprit ; le joyau, l'écho, le ciel, les trois secrets de l'esprit>, de la parole et du corps ; la terre, l'obtention de la souveraineté de la grande compassion, support complet de toutes les qualités, pourvoyeuse de vie spirituelle pour l'infinité des transmigrants.
270 "Le courant mentale pacifié
De tout effort, l'esprit agit
Sans concepts, tel l'image d'Indra
S''élevant du lapis sans taches,
Et autres exemples". La thèse étant
Qu'il y a cessation de l'effort,
La raison à cela, l'abscence
De concepts dans l'Esprit, l'exemple
De la forme d'Indra et les autres
Sont donnés là pour établir
L'existence inhérente du point.
270 [La stance dit] : "Les parfaits bouddhas, quand ils accomplissent le bien des autres, s'y appliquent le courant mental complètement pacifié de tout effort [tendu] vers un objet extérieur (dmigs). [Ils le peuvent] car ils ont la réalisation directe de la claire lumière ultime et naturelle de leur noble esprit, abandon et absence totale de concepts."
On prend [comme base de définition (mtshan gzhi) ] l'exemple du reflet d'Indra, souverain divin, s'élèvant sans effort à la surface d'un sol de lapis sans taches, dans le monde des hommes : Indra ne fait pas d'effort et cependant effectue une action. Et les autres exemples [s'appliquent également]. Le point thétique enseigné est celui d'une cessation totale de tout effort du courant mental vers un objet extérieur [en tant que définition de l'activité du Bouddha].
[La phrase] "…Car ils ont la réalisation directe ultime d'un esprit sans concepts" est la raison établissant comme valide [cette défintion].
Le reflet de la forme d'Indra, du discours du Grand Tambour, et les autres, enseignés plus haut, sont les exemples [ou bases] de la définition [ci-dessus] donnés là pour établir dans le champ de l'esprit du disciple l'existence inhérente du point, [c. à d.] l'accomplissement du bien des autres non seulement spontané mais sans le moindre effort.
271 L'objet de ce chapitre là,
Des neuf aspects d'exhibition,
Et caetera, est le suivant :
L'Enseignant, libre de naissance,
Et mort, s'applique sans effort.
271 [Nous sommes] dans le chapitre de l'activité éveillée de bouddha. L'objet de ce chapitre, [constitué] d'une définition par des exemples ‒ les neuf aspects de cet objet, exhibition d'une émanation miraculeuse, du verbe donnant l'instruction, et caetera, expliqués plus haut ‒, est le suivant : l'enseignant, le bouddha parfait s'applique pleinement à l'activité éveillée d'accomplissement des disciples, pourtant sans la contrainte d'un effort, sans cogiter :"Je vais faire ceci, puis cela", sans concepts et libre des propriétés du composé, la naissance, la mort, [la maladie, le grand âge].
272 C'est un yogi qui percevra
Cette action altruiste sans effort,
Durable autant que saḿsāra,
Semblable à Indra, au Tambour,
A la nue, Brahmā, le soleil,
Qui, telle le royal souverain
Des précieux joyaux, exaucera
Tout désir que l'esprit conçoit,
Qui est écho et ciel et terre.
272 C'est un yogi qui a la perception ultime de l'activité éveillée ininterrompue, spontanée, du bouddha, celle qui est enseignée en neuf aspects au travers d'exemples la définissant au plus près comme semblable :
‒ au reflet d'Indra ;
au son du Grand Tambour des dieux;
à la nue recouvrant le ciel ;
à l'émanation de Brahma;
‒ aux rayons du soleil ;
‒ au souverain royal des joyaux sublimement précieux qui exaucent tout désir que l'esprit conçoit ;
à l'écho rocheux ou autre ;
au ciel dans sa grandeur originelle ;
‒ à la surface de la terre, base de tout ;
action altruiste sans effort, en un courant spontané, ininterrompue, aussi durable que le Devenir, l'infini saḿsāra et dont la manière d'opérer est inconcevable pour les esprits ordinaires.
273 Exhibition telle celle du Maître
Précieux des dieux ; proclamation
Excellente à l’instar de celle
Du tambour divin ; nuée de
Souveraine connaissance
Compénétrant l’infinité
Des migrants, pic du Devenir ;
Révélation de nombreux types
D’émanations sans quitter son
Siège sans souillures comme Brahma ;
Propagation de la lumière
De la sagesse, telle un soleil ;
Esprit à l’instar d’un précieux
Et parfaitement pur joyau
Qui exauce tous désirs ; parole
Des vainqueurs, qui, telle un écho,
N’a pas l’existence propre du verbe ;
Corps à la permanence sans forme
Compénétrant comme le ciel
Base, tel le socle terrestre, de
Toutes les instances médicinale
Des dharmas vertueux des êtres,
Voilà la Terre des Eveillés.
273 Si [l’on donne les sens] des exemples de l’activité bienfaisante des parfaits bouddhas, on a : – l’apparition des corps, exhibition, sans déplacement du Corps des qualités, d’une infinité de corps miraculeux devant les disciples dotés de bonne fortune karmique [dite] comme l’apparition aux hommes de ce monde destructible du reflet d’Indra, le souverain des dieux, à la surface d’une terre [devenue] de précieux lapis-lazuli.
– la révélation des quatre points-clefs du dharma [dite] comme le grand tambour divin dans sa manière d’excellement proclamer les préceptes oraux et les instructions subséquentes afin d’établir dans la contemplation les êtres qui ne sont pas dans la contemplation, et de libérer complètement ceux qui sont dans la contemplation.
. – L’engagement de la [double] sagesse, connaissance qualitative et quantitative des bouddhas, souverains par compassion en tous les connaissables, compénétrant l’infinité des transmigrants et aussi le pic du Devenir, [ est dit] tel une nuée de grand amour et de grande compassion compénétrant tout afin de libérer des souffrances du saḿsā.
– La révélation de nombreux types d’émanations du corps et du verbe en harmonie avec les aspirations individuelles sans quitter le moins du monde la sphère du réel (dharmadhātu), son siège sans souillures, [est dite] telle Brahma révélant son corps dans le royaume du désir sans quitter son royaume formel.
– La propagation de l’infinie lumière des rayons de la sainte Doctrine basée sur la sagesse [dite] telle, précisément, un soleil propagant la lumière de ses rayons.
– L’inconcevable et secret esprit qui, exaucant sans pensée tout ce qui est souhaité, tout ce qui est nécessaire, est [dit être] à l’instar du plus préciéux joyaux qui exauce tous désirs parfaitement pur et sans taches.
– La parole secret des parfaits bouddhas vainqueurs [dit] telle une réflexion sonore, écho ou autre, modulé bien que sans être de la substance d’un verbe doté d’existence propre.
– Le Corps secret, [avec la qualité de] compénétration de toute chose, comme le ciel, permanent, sans existence matérielle mais apparaissant cependant sous des formes variées.
– La portance ou base de toutes instances, qui leur offrant un espace, supporte et fait croître sans exception les plantes médicinales et les récoltes de dharma de vertu candide dans l’immensurable courant mental des transmigrants, leurs disciples [dite] tel le socle terrestre, généreux porteur des moissons, etc.. [Ceci consacre les qualités de ] l’obtention de la Terre de tous les Eveillés dotés de la grande compassion parfaitement transformatrice (gnas yongs su gyur pa).
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