Commentaires des quatre pages de l'introduction
On trouvera ci-dessous les commentaires du texte. Ceux du khenpo sont
introduits par l'abbréviation KTGR. Je suis infiniment
redevable
à Rosie Fuchs de m'avoir
prêté les cassettes de l'enregistrement complet de
KTGR enseignant le rgyud blama. Il a fallu
cependant rééditer quelque peu leur transcription
. KTGR enseignant de la manière traditionnelle que je
décris dans ma "Note du traducteur" en parlant de Jamgoen
Kongtrul L. T. c'est à dire quelque fois mot pour mot, je
n'ai pas cette fois gardé les commentaires de ce type de
KTGR qui auraient grossi ces notes à l'infini. De temps en
temps KTGR répondait à des questions
qui du fait des moyens limités de l'époque n'ont pas été enregistrées. Il y a, en plus des inévitables redondances du
style oral, des répétitions dues au fait que Khenpo recommentait un même passage suite à une question non enregistrée
encore des traducteurs. Il y a donc d'interessantes interventions de Khenpo sans que l'on sache à quel passage elles
se réfèrent ou à quelle nécessité elles répondent. J'ai décidé de les intégrer ci-dessous précédées de la
mention : [digression].
L'indication
à la fin de l'annotation "⇐" si on la clique,
renvoie à la page où figure la note. Vous pouvez
aussi utiliser la touche retour de votre navigateur.
En cliquant sur les noms ou les titres
d'auteurs cités
vous serez renvoyés soit à une page
présentant leur ouvrage, en cliquant par exemple ici :
Dreyfus,
page 223 ou encore à une page de la Bibliographie du
Tibet d'Erwann Temple où il vous restera encore
à cocher la case de l'ouvrage cité et
à cliquer sur "voir détails/see details". Par
exemple, supposant que vous cherchiez les
références des Annales Bleues, cliquez ici :
The
Blue Annals .Il vous reste donc encore à
cocher, en principe, la première case. Le site Alsacreations,
qui m'a aidé pour cette page, et que je remercie bien, n'a
pu m'aider à épargner
aux lecteurs la peine de ces deux derniers clics ! Je
pense traduire plus tard les extraits auxquels les pages
renvoient. Du moins ceux que JKLT ne cite
pas de mémoire
dans son introduction (une certaine similitude de construction
syntaxique, etc., m'incite à pense que c'est le cas).
Il y a un certain nombre de noms propres en
tibétains dans le texte que j'ai rendu
phonétiquement. En cliquant sur les liens "voir TBRC"
ci-dessous, le lecteur sera renvoyé au merveilleux site de Gene Smith et ses collaborateurs The Tibetan Buddhist Ressource Center
où il trouvera non seulement le wylie mais aussi nombre de
renseignements intéressants.
Commentaires de l'introduction (encore en
construction)
- 1 Les trois secrets
- Les trois secrets sont le Corps, la Parole, et
l’Esprit d’un Bouddha (S. 262 et suiv. ). Dans le
vocabulaire shèntong, ils désignent des
qualités absolues, indépendantes de tout pendant
relatif.; ⇐
- 2 Les Cent Divinités (tib.: lha)
- Ce sont les cent déités ayant pour
demeure Tus?ita. Elles sont “étoiles
mouvantes” (rgyu’i skar), pour
reprendre l’expression tibétaine qui rend compte
du fait qu’elles ont l’air
d’opérer une rotation autour de la terre. Maitreya
surpasse la congrégation de Tus?ita autant que la
clarté lunaire surpasse celle des étoiles. ⇐
- 3 Les Auriges
- Asan'ga et Na-ga-rjuna
⇐
- 4 Lignée spirituelle (tib.rigs,
skrt.gotra),
- Les orientalistes souvent ne traduisent pas
“gotra”, terme difficile. Le gotra est à
la fois la présence pleinement
développée de l’éveil, sous
la forme de la lignée spirituelle des bouddhas, mais il est
en même temps germe, semence d’éveil,
chose à naître. Il ne semble pas exister de mot en
français recouvrant ces deux sens. Nous recourons
à la traduction de "lignée
spirituelle”. LMDFB
mentionne p.22 la traduction de Lilian Silburn :"Lignée
mystique". ⇐
- 5 représentation verbale (tib.:
sgra sphyi)
- La traduction savante est "terme-universel (au sens des universaux
en philosophie)". Nous proposons cette définition
guélougpa : "Quand une personne qui n'a pas appris
ce que le mot cruche signifie l'entend, la
réverbération conceptuelle de ce mot dans
l'esprit de la personne est un terme-universel […]"La
définition continue :"Puisque cette personne
comprend le mot en tant qu'une forme communicationnelle au lieu d'un
simple bruit, le terme-universel est présent. Puisque cette
personne ne comprend pas le sens du mot, le sens-universel n'est pas
présent"
Dreyfus, page 223
⇐
- 6 Supports objectifs (tib.:dmigs pa)
-
Les objets servant de support à la perception ; on traduit aussi par
"objets de référence", dans le cadre de la perception visuelle,
mentale, etc.
- 7 Parfaitement Etabli (tib.:yongs grub)
- Le terme appartient au vocabulaire de
l’école Idéaliste. Celle-ci distingue
“trois natures” ou caractéristiques de
l’esprit suivant son évolution : la
caractéristique d’une perception
“imaginaire (kun brtags pa)” où les
phénomènes perçus sont de pures
constructions de l’esprit, fictives, illusoires, etc. La
perception dépendante ( gzhan gyi dbang gi mthsan nyid),
c’est à dire appliquée à
quelque chose qui existe en dehors de l’esprit, qui est
dotée d’une certaine efficience. Et enfin la
perception ayant la caractéristique
d’“exister parfaitement (yongs grub mtshan nyid
pa)”, à savoir ultime, ni imaginaire, ni
dépendante, mais “parfaitement
établie”. Dans ce contexte, l’usage du
terme indique que les enseignements sont une manifestation pure de la
nature éveillée de l’esprit. On voit au
passage pourquoi, la vue shentong recourant occasionnellement
à une terminologie Idéaliste, les shentong ont pu
être pris pour des Idéalistes . (
d’après Tony Duff, NdT) ⇐
- 8 Les Protecteurs des Trois familles
- Mañjus'ri- et Avalokites?vara ⇐
- 9 Dolpopa (tib.:dol po pa shes rab rgyal
mtshan)
- Né au Dolpo, Dolpopa Shérab
Gyaltsèn (1292-1361), appelé le "Bouddha du
Dolpo", s’enfuit de son foyer à dix-sept ans pour
approfondir sa pratique auprès d’un
maître spirituel. En quelques années
d’intense formation au grand monastère de Sakya et
ailleurs, il devint précocement un érudit et un
grand méditant du Mahayana et du Vajrayana,
spécialement du Kalachakra tantra. Puis, établi
à Jonang, ce maître renommé
développa une perspective inhabituelle de la
réalité, nommée ensuite
“shèntong” (gzhan stong,
“vacuité
d’altérité”), exposant que
seul le relatif est vide de nature propre. L’absolu est vide
de tout phénomène autre qu’absolu, mais
non de nature propre. Très controversée
malgré sa profonde influence, voire bannie plus tard par les
autorités gélougpa pendant plusieurs
siècles, sa vue de la réalité fut
reconnue et répandue à la fin du XIXe
siècle par de grands maîtres du mouvement
œcuménique Rimè, tels que Dza Patrul
(1808-1887), Jamgœun Kongtrul (1813-1899), Jamyang
Khyentsé Wangpo (1820-1892), Mipam Gyamtso (1846-1912). Dans
sa forme actuelle sous le nom de Madhyamaka shèntong, elle
est enseignée en particulier suivant les traditions de Dilgo
Khyentsé Rinpoché, Dudjom Rinpoché et
Kalou Rinpoché.
(Note biographique aimablement rédigée par Sylvie
Carteron) (Retour au
texte)
- 10 enseignement obscur, clair ou
très clair
- KTGR : Un enseignement est dit obscur, clair ou
très clair suivant le degré auquel il
nécessite un commentaire.
⇐
- 11 Ainsi Allé (tib. : de bzhin
gshegs pa, skrt. : tatha-gata) :
- Ainsi Allé (tib. : de bzhin gshegs pa, skrt. :
tatha-gata), est une épithète passée
à l’état de substantif pour le bouddha
: de bzhin) est l’ainsité, [la
nature des choses] telle qu'elle est ou dharmata- en sanscrit et gshegs
pa, le passé du verbe
“allé”. Le tatha-gata est donc
“Celui allé en l'ainsité ”.
Un terme proche est "le Bien-allé (bde bar gshegs pa)".
Bde ba signifie “joie,
extase”, tandis que “bde bar”
est l’adverbe “confortablement,
heureusement”. Ainsi, quand on appelle
“Sougata” le Bouddha, signifie-t-on celui qui s'en
est allé plaisamment la voie du bodhisattva
jusqu'à atteindre l’éveil. (NdT). ⇐
- 12 Haribadra :
- Haribadra (750-800) était un disciple de
S'a-ntaraks?ita et Vairocana. Il était un
yoga-ca-ra-sva-tantrika-ma-dhyamaka (litt.: Ecole des syllogiciens de
la
Voie Médiane, tenants du yoga). Il joua un rôle
majeur dans la diffusion de la prajña-pa-ramita-. Issu
d’une longue lignée de brahmins shivaistes, il
naquit a Taxila, intégré au Cachemire a cette
époque. Il était un détenteur de
premier plan de la transmission du Dzogchen Semdé (rDzogs
chen Sems sde).The
Literature of the Madhyamaka school of philosophy in India (A History
of Indian literature) p.102 donne plus de
détails à propos d’Haribhadra. ⇐
- 13 S'a-ntipa :
- Davis Seyford Ruegg,Prajnaparamita p.
249 : S'a-ntipa ( ou Ratnaka-raS'a-nti) – Ière
moitié du XIème siècle. Cheunou
Pèl (BA p. 842) décrit comment il fut
défait par Maitripa en débat. Il mit en harmonie
le vijña-nava-da et le madhyamaka à la
manière des mouvements syncrétistes
particulièrement caractéristiques de la
pensée tardive bouddhiste en Inde (The
Literature of the Madhyamaka school of philosophy in India (A History
of Indian literature) p. 123). ⇐
- 14 tib. bcud pa :
quintessence, essence :
- Dans la version du commentaire de Kongtrul dont nous
disposons, nous lisons : gcud ’bum sde go dgu.
Selon feu Tenpa Gyaltsèn Negi, gcud est
une erreur pour bcud, quintessence ou essence.
Cette partie se rapporte à l’histoire de
Vasubandhu, qui pouvait réciter les Cent Mille vers (de la
prajña-pa-ramita-) par cœur. Il y a une
légende selon laquelle un petit oiseau venait
s’asseoir pour l’écouter durant ses
récitations. A sa mort, l’animal reprit naissance
en tant que prince ; ce prince, encore dans la prime enfance, dit
à son père que son guru était
Vasubandhu. Le roi parvint à retrouver Vasubandhu, lequel,
face à l’enfant, ne parvenait pas à se
rappeler l’avoir vu. L’enfant raconta alors
comment, oiseau, il se perchait sur le seuil de la porte du sage pour
l’écouter réciter. Aussi Vasubandhu
l’accepta-t-il comme disciple. Cet enfant devint plus tard le
grand scholastique Sthiramati.p. 123).(Retour
au texte)
- 15 Dignāga voir TBRC 6126
- Vème siècle ap. J.C. Soit lui, soit
Vasubandhu étaient le maître d’a-rya
Vimuktasena, le premier ma-dhyamika à avoir écrit
sur la lignée spirituelle.p. 123). ⇐
- 16 Sthiramati (510-570)
- (The
Blue Annals) p. 344 et The
Literature of the Madhyamaka school of philosophy in India (A History
of Indian literature) p. 61). Il était
un disciple de Vasubandhu et l’auteur de
Trimsikavijña-ptibha-a-s?ya et du Madhya-ntavibhan'gati-ka-
(?). ⇐
- 17 Pèltsèk voir TBRC 8182
⇐
- 18 Chang Yéshé Dé voir TBRC 1437
⇐
- 19 Maitripa voir TBRC P0RK508
⇐
- 20 Ratnavajra voir TBRC 8152
⇐
- 21 Sajjana (ou Sanjana ou
Satya-jana)
- (The
Blue Annals) p. 347 mais aussi pp. 71, 325,
347-350]), seconde moitié du XIème
siècle. Sajjana est le seul commentateur indien de la
Continuité dont on ait retenu le nom (la
Théorie appel de note de fin 35 4).
⇐
- 22 Go Lodèn Shérab
le Traducteur voir TBRC
2551 :
- Un kadampa (The
Blue Annals) chap. VI et aussi p. 325). A partir
de l’âge de 17 ans, il étudia au
Cachemire durant 17 ans, sous la direction de 6 enseignants dont
Sajjana (BA p. 329). Son oncle, Go Lègpai Shérab,
grand traducteur également, était un disciple
intime d’Ati-s'a. Il y avait dans la tradition
exégétique des Dharmas de Maitreya deux grandes
approches d’origine indienne : l’Ecole de
l’écoute et de la réflexion et
l’Ecole de la méditation. En
général, les chercheurs actuels, tout comme
Kongtrul, voient Go comme relevant principalement de la
première. Son interprétation du tatha-gatagarbha
en tant que négation absolue (tib.: med par dgag pa)
était sans conteste celle retenue par les
Guèndènpas tels que Gyaltsab etc. et les
Gélougpas postérieurs. ⇐
- 23 Lodreu Djoungné voir TBRC
3465 :
- disciple principal de Go Lodèn Shérab
et enseignant de Chapa (The
Blue Annals) p.332
) ⇐
- 24 Shangsté Pongpa Cheukyi Lama
voir TBRC
4457
- (The
Blue Annals) pp. 326, 328, 332
) ⇐
- 25 Nyèndrènpa
voir TBRC
4858
- (The
Blue Annals) p. 332
⇐
- 26 Chapa Cheu Sèng voir TBRC
1404
- (The
Blue Annals) pp. 187-332) : Il occupa la chaire de Go Lodèn Shérab et écrivit des
traités de commentaires sur l'ensemble des Cinq traités de Maitreya.En tant que svatantrika, il
écrivit de nombreuses réfutations des traités de Candrakirti (BA p. 334). Chapa fut le premier
auteur tibétain à composer en toute indépendance un ouvrage de logique et il fut l'inventeur d'un
système de pensée logique originale (Stcherbasky Buddhist logic p. 55. et la Théorie p. 302 note
de bas de page 3). ⇐
- 27 Tsang Nagpo Tseundru Sèngué voir TBRC 2259
- Bien que disciple de Chapa Cheu Sèng, il adhérait cependant aux vues de Candrakīrti (BA p.
334). Kongtrul le désigne à la fois comme un prāsańgika-mādhyamaka et un grand
mādhyamika (shèntong). Ce qui n’est pas surprenant dans la mesure où les grands
mādhyamikas acceptent la vue prāsańgika-mādhyamaka. (Retour au
texte)
- 28 Dènpagpa Mawai Sèngué voir TBRC 4747
- l'index des BA dit dan bug pa mais le texte dan bag pa ; autre disciple de Chapa ((Retour au
texte)
25/09/2008 : A continuer : cette partie impliquant un travail de codage html important, j'ai préféré faire une pause et revenir à ce qui me semble plus important, les commentaires des stances