La Continuité Ultime


Les bienfaits

Du défaut de ne pas avoir foi en lui

295 Des natures rendues confuses par
Les passions déprécient le Noble,
Méprisent son dharma, tout cela
Car elles se sont bâti une vue
Bornée : il ne faut pas lier
Notre esprit à la souillure d'une
Vue fanatique : un tissu propre
Ne change plus avec les teintures,
Une fois qu'on l'a souillé d'huile.
295 Des natures, ignorantes, rendues confuses par les passions, déprécient le Noble, celui qui est digne d'une [dévotion] particulière, méprisent son dharma. Comment ? Tout cela en se bâtissant pour eux-mêmes une vue bornée à sa propre philosophie. Et bornant leur vue à leur positionnement défectueux, en souillant l'Apparu de lui-même. C'est à cette vue fanatique qu'"il ne faut pas lier notre esprit ". Il en va comme d'un tissu, qui propre se prêtera aux, évolutions de différentes teintures, mais plus quand il est souillé d'huile.
296 Car d'intelligence limitée,
Coupés de la dévotion pure,
Car une fierté faussée les porte,
Car ils ont une nature voilée
Ayant quitté le Saint dharma,
Car ils saisissent la quiddité
De sens provisoire comme certaine
Ou, dans une quête avide, sous le
Pouvoir de vues, ils cultivent le
Scepticisme, trouvant des soutiens,
Quant au dharma ; ils se tiennent loin
De l'enseignement, leur dévotion
Est faible, ils ont abandonné
L'enseignement de l'Ahrat.
296 Il a été dit : " Ainsi cette [ exégèse de la] nature de l'enseignement du Grand Véhicule, de sens certain, est-elle ultimement d'un grand bienfait, profonde. On peut s'alarmer qu'il y en ait certains pour ne pas y prêter foi et la rejetter complètemet : ce n'est pas la faute de la doctrine, mais de ces gens ".
De fait, il en est certains qui rejette le saint enseignement :
- car leur intelligence est très limitée et leur connaissance discriminative faible quand à l'analyse pertinente du profond point. Ainsi se lient-ils [l'esprit] ;
- car ils se sont tout à fait coupés de la dévotion pour un dharma vertueux, pur, n'ayant pas éveillé leur noblesse spirituelle évolutive ;
- car la fierté faussée les porte d'un esprit plein de sa propre importance et qui songe: " Quelles qualités n'ai-je pas ! ", eux qui n'en ont pas ;
- car leur nature est voilée quant au point vrai, ayant suraccumulé l'excessivement grande obscuration karmique qui consiste à quitter le saint dharma, au cours de nombreuses vies passées ;
- car ils prennent à coup sûr pour de sens certain la quiddité (de kho na nyid) de tous les dharmas de l'Excellente Parole de sens provisoire;
- car ils sont sous le pouvoir de l'avidité, d'un désir sans mesure dans leur quête d'objets matériels, nourriture, habits, richesses, etc… ;
- car ils sont sous le pouvoir d'un attachement clair à des vues négatives, la vue d'une collection [d'agrégats] destructible [comme étant l'existence ultime], etc.
- car ils cultivent depuis longtemps le scepticisme quant aux dharmas vastes et profonds, [Ceux dont ils devraient dire :] " Sacrés soient-ils ! ", qu'ils rejettent complètement, et ils trouvent le soutien de compagnons en actes erronés ;
- car ils se tiennent fort à l'écart des êtres saints marqués du sceau, les amis spirituels qui sont les réceptacles du saint enseignement du Grand Véhicule ;
- car, se complaisant dans l'erreur, ils ont une dévotion faible, sans confiance en le dharma ou l'être sans défaut ;
ils ont abandoné l'enseignement de l'Ahrat [Vainqueur de l'ennemi], l'Ainsi allé , ces contempteurs de l'enseignement de l'ainsité particulièrement profonde. Est-il utile de dire que leurs vues étant cause de dégénérescence spirituelle pour chacun, ceux qui connaissent bien le dharma ne doivent pas les pratiquer ?
297 Le sage ne redoute nullement
Le feu, le venin du cruel
Serpent, la force démoniaque,
Confronté à de telles souillures
Du profond dharma. Feu, reptile
Feu de vajra, à comparer,
N'interrompent que le flux vital,
Tandis qu'il n'ira pas, voyage,
Terrible, au Pire des Tourments.
297 De telles souillures du dharma authentique, profond, sont à craindre. Confronté à celles-ci, un être vertueux, sage quant à ce qu'il faut cultiver ou rejeter, ne redoute nullement d'être brûlé vif, dévoré par un cruel serpent venimeux, tué par une force démoniaque, transpercé par la foudre encore, [toutes fins] renommées pour la peur qu'elles inspirent,
En quoi ces peurs lui sont-elles [faciles] à abandonner comparées à celle d'une détérioration du dharma ? Faut-il rappeler que mourir de la foudre, feu de vajra, ou par la faute d'un ennemi, d'un serpent, du feu (alt.: d'un homme), n'interrompt que le flux vital de son existence, tandis qu'à comparer, il n'ira pas, voyage terrible, en l'enfer du Pire des Tourments, royaume inférieur ? [Tout ceci pour dire qu'] en abandonnant le saint dharma, on expérimente les douleurs du Pire des Tourments.
298 Celui qui, encore et toujours,
Conditionné par le soutien
De compagnons d'inconduite,
Cultive un esprit nuisible pour
L'Eveillé, commet l'interdit,
Tuant père et mère, divisant
La Sublime Assemblée, cet homme
S'il a l'intuition du Réel,
Se libèrera vite de ceci.
Mais celui dont l'esprit exècre
La Doctrine, comment pourrait-il
Obtenir la libération ?
298 Celui, n'importe quel être, qui, encore et toujours, conditionné par le soutien de compagnons d'inconduite, cultive un esprit nuisible enclin à tuer l'Eveillé, fait couler son sang, qui commet les trois interdits, le meurtre d'un arhat, de son père, de sa mère, et divise par le schisme la sublime Assemblée, cet homme, cependant, s'affranchira rapidement de ce karma incommensurable s'il a l'intuition (nges par bsam) de l'ainsité, du Réel (dharmatā, chos nyid), le mode d'être [ultime de la nature de l'esprit]. Mais celui, n'importe qui, dont l'esprit, par exécration de la Doctrine du Grand Véhicule, a abandonné le vrai dharma, quelle libération peut-il espérer ? Aucune. Rejeter le dharma est faute plus grande même que le lourd karma d'avoir accompli les incommensurables. Il faut toujours s'en défaire.
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