La Continuité Ultime

L'activité éveillée

Exemple du tambour

233 Ainsi, chez les dieux , par la force
De leur candeur dans le passé,
Un tambour de dharma les exhorte,
Insouciantes divinités,
Encore et toujours par les mots
D'impermanence et de souffrance,
D'abscence de soi, de paix, ceci
Sans effort, source ni conscience,
Sans concept et immatériel.
233 Ainsi chez les dieux, apparaît au ciel du Palais de Parfaite Victoire un grand tambour de dharma divin, présent par par la force des actes vertueux candides antérieurs des dieux et que l'on appelle "Dispensateur de la Doctrine". Sans un effort pour le battre, etc., sans conscience pour penser, sans une langue ni un palais à la source de son émission sonore, sans matière pour lui donner forme, sans concept questionnant ses déclarations et en même temps, encore et toujours, ce tambour exhorte tous les dieux insouciants et dissipés par les stimuli du désir, de l'envolée de mots tels que : "L 'impermanence du composé et le souillé sont souffrance ; l'absence d'ipséité d'un soi et des phénomènes, et le nirvāńa sont paix ! "
234 Ainsi, les Souverains, les migrants
Pénétrés indistinctement
Du Verbe éveillé, montrent sans peine
Le dharma à ceux bien dotés.
234 Ainsi que [le tambour dans] l'allégorie, les bouddhas souverains de la paix et du Devenir pénétrants indistinctement les migrants du Verbe éveillé, montrent le dharma, en accord avec leurs fortunes karmiques, à ceux bien dotés en restant libres des cinq peine, [source, idée, intellect et matière] dans l'enseignement du dharma.
235 Tout comme le battement du divin
Tambour chez les dieux surgit du
Karma même, battement sans effort,
Indépendant d'une source, d'un corps
D'une conscience, qui fait obtenir
La paix, à son instar le verbe
Eveillé d'un Muni provient
Du karma même, et libre d'effort,
Et caetera, ce dharma fait
Réaliser l'apaisement.
235 Tout comme le battement du grand tambour divin chez les dieux surgit sous l'impulsion même du karma vertueux de ceux-ci, à son instar, l'apparition du verbe des éveillés par [la bouche d'] un Muni en ce monde provient de l'activité, du karma méritoire des êtres sensibles eux-mêmes ; non seulement ce battement de tambour est indépendant d'un intérêt conscient, d'un corps à la base, d'une source de jaillissement, et d'un effort humain mais ce son fait obtenir la paix aux dieux en les exhortant au dharma. De même, les bouddhas sont indépendants d'un effort, etc., dans l'enseignement du dharma, est-il besoin de le dire ; de plus, ce dharma-là fait réaliser l'apaisement de la souffrance, le nirvāńa, aux disciples.
236 Ainsi, ce dispensateur de
L'audace née grâce au battement
Du Tambour sur la ville des dieux
Leur fait-il vaincre les armées des
Titans que la passion mauvaise
A fait entrer en guerre, mettant
Un terme aux distractions. De même,
Née de la cause constituée
Par les absorptions non formelles,
Et caetera, son énonciation
Du mode d'accès à la plus haute
Pacification écrase la
Souffrance, l'émotion mauvaise
Des êtres sensibles de l'univers.
236 Ainsi, ce dispensateur pour les dieux de l'audace née grâce au battement du grand tambour présent au firmament de Vaijayanta, la ville des Dieux, leur fait-il vaincre les armées des titans, les demi-dieux de la forêt (?), qu'une passion mauvaise (kleśa), s'étant mis en colère, a fait entrer en guerre, mettant fin aux distractions variées dont les stimulis sensuels les agitaient, et progressivement les installent en l'éveil. De même, le verbe des bouddhas, né du support causal constitué par des pratiques vertueuses telles que la méditation, les recueillements non formels (samādhi) et les absorptions (dhyāna), écrase dans l'univers la souffrance, l'émotion mauvaise constitutive des êtres sensibles et son fruit, en procédant à l'énonciation du grand véhicule en tant que mode d'accès à la plus haute pacification sans vestige de celle-ci.
237 Pourquoi ? La parole du Muni
Est particulièrement souveraine
Comparée aux instruments de
Musique de quintessence divine
Car celle-ci est pour tous les êtres,
Bénéfique, joyeuse et dotée
Des trois pouvoirs miraculeux.
237 Pourquoi ? La parole du Muni, parfait bouddha, quand il dit la Doctrine, est particulièrement souveraine comparée aux instruments de musique de quintessence divine [dont la portée sonore est] limitée, n'est ni bénéfique, ni joyeuse, ni libératrice, car la Parole du bouddha a quatre dharmas qualitatifs : elle n'est pas limitée car d'une embrasse en harmonie avec leurs propres pensées pour toute l'infinité des êtres à diriger ; elle est bénéfique puisque mettant en contact avec le niveau d'excellence certaine, le niveau ultime ; elle est joyeuse car mettant en contact [d'abord] temporairement avec les réjouissances des [niveaux] exaltés ; elle est libération de la souffrance, étant dotée des trois sortes de pouvoirs miraculeux d'émanation [du corps], d'expression magique [de la parole], de prise en charge par des préceptes [exprimant la compassion de l'esprit].
238 Le grand roulement du tambour
Des Dieux n'atteint pas l'ouïe de
Ceux qui demeurent sur cette terre ;
Le son du tambour des bouddhas
Atteint même les royaumes sous terre.
Leurs moultes sortes d'instruments
Rythmiques ne sonnent chez les dieux
Que dans le but d'accroître fort
Le feu du désir. Un iota
Seul, de souveraine compassion,
Réalise le but d'apaisement
Total du brasier des souffrances.
Enchanteresses, les sonorités
Des instruments musicaux des
Dieux, qui vont ravissant l'esprit,
Font croître l'excitation de l'âme
Autour de l'objet ; la parole
De l'Ainsi allé, souverain
Dans la compassion, ramène
L'esprit au samādhi, pensée
Stimulée. En bref elle est cause
De bonheur sans exception pour
Ceux qui peuplent la terre et les dieux
Dans les royaumes de l'univers.
Pourquoi ? Car la présence du verbe
Embrasse sans exception, de son
Expression extrêmement fiable.
238 Le grand roulement de tambour est omnisprésent dans l'infinité des demeures divines. Cependant, limité, il n'atteint pas l'ouïe des êtres sensibles qui demeurent sur le socle terrestre, tandis que le son du [Grand] Tambour de l'enseignement du dharma du bouddha, particulièrement souverain, va, sans petitesses, le temps venu, dans son omniprésence, embrasser [même] les royaumes sous la terre, là où demeurent les êtres du saḿsāra à convertir . Le seigneur Trinlépa dans ce contexte dit : Il est parlé ici d'un [grand] son de tambour que le texte fait appartenir aux banales cymbales et tambours des dieux et qui est différent du Grand Tambour [du Dharma] dont une stance unique (237) a enseigné précisément la particulière supériorité sur les cymbales ordinaires : "[La parole du bouddha] est pour tous les êtres […] (236)". Ne nous couvrons de ridicule, après les avoir écoutés, en reprenant les propos de ces contemporains qui se demandent si le grand Tambour de Dharma n'est pas l'un de ces "grands tambours" qui " n'atteignent pas l'ouie de qui demeure sur terre", qui restent inaudibles aux humains et autres qui demeurent sur celle-ci. Non, ce sont les quatre préceptes-clefs du Dharma [ -Tout le composé est impermanent, tout le souillé est souffrance, tous les phénomènes sont vacuité et sans ipséité, le nirvana est] paix- qui jaillissent du Grand Tambour [du dharma] présent[aussi] chez les dieux et que celui-ci exhorte, par ces mots, à se garder de l'insouciance. En effet, même s'il y a moultes classes, sortes, types d'instruments rythmiques chez les dieux, ils ne sont pas bénéfiques, ne sonnant que dans le but d'accroître fort le feu du désir pour les plaisirs des stimulis sensoriels. Un seul iota du discours d'un bouddha parfait dans le parachèvement de la souveraineté de sa grande compassion achève le but de l'obtention, par le disciple doté de la bonne fortune [suffisante], du nirvāńa, d'apaisement total du brasier des souffrances et leurs causes. Bien que de nombreuses sonorités d'instruments musicaux se lient en le fond sonore enchanteur des dieux et que leur seule écoute ravit l'esprit, elles ne ne font pas le bonheur de l'esprit, car elles font croître l'éparpillement complet de l'âme dans son excitation autour de l'objet. La parole de l'Ainsi allé, souverain dans la grande compassion, en ramenant l'esprit des disciples vers la stabilité méditative et le samādhi, stimulant pour la pensée, accorde le bonheur. C'est de ce fait qu'il est particulièrement noble. En bref, les instruments de musique d'essence divine ne donnent pas la délivrance ; ce sont les sons du discours bouddhique qui sont cause de grand bonheur, celui de l'absence de souillures, quand la souffrance et ses séquelles sont abandonnées sans exception dans les royaumes de univers, qu'ils soient celui des hommes qui peuplent cette terre ou ceux les dieux. Pourquoi ? Car c'est à travers la possession des trois pouvoirs miraculeux que le verbe de la parole du bouddha embrasse sans exception les royaumes de cet univers destructible, tandis que son expression est supérieure. Ces deux stances détaillent quelle activité sonore est limitée ou non, bénéfique ou non, porteuse de bonheur ou non, délivrance ou non.
237 A l'instar du Tambour dharmique,
Qui ne parcourt pas la voie même
De l'audition totale d'un dieu,
Etre privé d'ouïe, sans science
Des sons fins, la Doctrine subtile,
Champ d'expérience propre d'une sagesse
Ultimement raffinée, ne
Trouve son chemin que vers l'oreille
Des quelques à l'esprit sans passions.
237 Le Mélodieux Discours [du Grand Tambour du Dharma] n'est pas entendu de ceux qui, à l'instar, par exemple, d'êtres privés du sens de l'ouïe, sans science des sons subtils, n'ont pas une bonne fortune karmique. Soit il ne parcourt pas la voie même de l'audition d'un dieu qui est [pourtant capable de] saisir tout son particulier, soit il le parcourt pour quelques uns. [Le sens de l'exemple étant que], à son instar, l'extrêmement fine, profonde, Doctrine du bouddha étant le champ d'expérience propre d'une sagesse ultimement rafffinée ; elle ne va pas à l'oreille de toutes sortes d'êtres mais elle trouve son chemin vers l'oreille des quelques-uns détenteurs d'une grande fortune karmique, à l'intellect parmi les meilleurs, à l'esprit sans passions.
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