La Continuité Ultime

L'activité éveillée

Exemple d'Indra

224 La surface du sol prenant la
Nature du lapis-lazuli,
Devient si pure qu'on y contemple
Indra accompagné par des
Déesses, à son palais de "Pleine
Victoire" et d'autres demeures de dieux,
Chateaux fabuleux variés et
Moults sortes de biens divins.
224 Le mode d'appariton [suivant] du Souverain des dieux [Brāhma] échoit à certains habitants dotés de mérite de la Terre des Jambosiers ( 'dzam bu gling ). Par la force de leurs bonnes actions antérieures, toute la surface du sol, l'aire de Dzambuling, prend la nature d'un pur lapis-lazuli, et, comme cette base terrestre est extrêmement pure et transparente, se refléchissent sur cette suface Indra, accompagné de déesses, se réfléchit le splendide Palais de Pleine Victoire, sa résidence principale, et d'autres demeures divines, avec leurs parcs d'agrément, un assortiment varié de châteaux fabuleux et moult sortes de biens divins munificents. Ceux-ci se réfléchissent là pour les hommes de ce bas-monde qui leur font face.
225 Ainsi, le groupe d'hommes et de femmes
Qui, à la surface de la terre,
Voient le reflet, se répandent en
Prières d'aspiration telles que :
"Puissions-nous avant peu être comme
Le Souverain divin !" et pour
En acquérir l'état, se tournent
Résolument vers la vertu.
225 Ainsi, il y a une vision et les hommes et femmes de Dzambuling, etc., du groupe qui à la surface de la terre, voient l'inconcevable reflet du "Souverain divin", de sa cour et de sa munificence, inspirés par ceci, se répandent en prières d'aspiration telles que : " Puissions-nous avant peu être comme le Souverain divin !", tandis que, pour acquérir cette souveraineté divine, ils se tournent avec résolution vers des vertus telles que la générosité, etc. Ceci illustre l'activité apparitionnelle spécifique du Souverain divin.
226 Bien que ceux-là, acteurs d'une bonne
Vertu, n'ait pas la sagesse de
Se dire : "Ceci est simplement
Une apparence", ils renaîtront,
Quittant cette surface terrestre,
En tant que dieux. Précisément,
Cette apparence est sans pensée
Ni mouvement, faut-il le dire ?,
Mais c'est elle qui fait atteindre
Un grand bienfait aux terrestres.
226 Ces hommes et femmes, excellents pratiquants d'actes de bonne vertu, protégeant leur éthique, etc., n'ont pas une sagesse telle que qu'ils diraient : "Cette vision du "Puissant", etc., est simplement l'élévation d' une apparence, un reflet, mais les dieux ne sont pas, matériellement, venus ici." Cependant, par la force de la conduite vertueuse qui leur a fait prendre pour l'objet sa réflexion, ils renaîtront selon leurs vœux quelqu'ils soient à leur mort, quittant leur corps humain de cette surface terrestre. Précisément, cette apparence qui s'élève ne procède pas d'une pensée parcellaire ni dans le mouvement d'un effort soutenu par une motivation qui s'énoncerait ainsi : "Je vais descendre parmi les vertueux de Dzambouling !", est-il besoin de le dire ? Néanmoins, ce grand bienfait dont se rendent maîtres ceux auxquels, à la surface de la terre, elle fait rencontrer la vertu, et à partir de là, le niveau auquel ils aspirent vraiment, c'est elle qui le leur fait atteindre.
227 De même, les êtres d'une foi sans taches,
Verront en l'esprit qui est leur,
Habitué aux qualités
De foi, etc., apparaître,
Le parfait éveillé doté
Des signes et marques, allant marchant,
Se levant, assis et dormant,
Oeuvrant aux multiples chemins
De la conduite, énonçant la
Doctrine de paix ou établi,
Sans rien dire, en l'état égal,
Faisant moult sortes de miracles
De métamorphoses magiques,
Arborant une masse de lumière.
227 De même que dans l'exemple, les êtres de bonne fortune karmique, ceux qui ont une foi sans taches, diligents, etc., [c'est à dire] qui n'ont pas foi dans une mauvaise direction, sous le pouvoir de l'habituation progressive à ces qualités de la foi, la diligence, l'attention, etc., verront dans la lumière croissante de l'esprit qui est leur apparaître le corps du parfait éveillé, doté, même, des quatre vingt signes mineures et des trente deux marques majeures. ils le verront qui marchant, qui se levant, tantôt assis sur un siège, tantôt couché dormant. Encore, ils le verront allant, oeuvrant aux multiples facettes du chemin de la conduite, énonçant la doctrine de l'au delà de la souffrance, de la paix aux disciples, d'autres fois sans rien dire, établi en l'état égal, dans une parfaite posture intérieure, ou faisant les moult sortes de miracles de métamorphoses magiques, etc., ou ils en verront d'infinies émanations arborant une masse lumineuse d'auréoles de gloire.
228 A cette vision, ils vont avoir
Le souhait de cela-même.
En s'appliquant excellement
A ce qu'on nomme bouddhéité,
Ils en adoptent avec rigueur
La cause, ce qui les mènera.
A atteindre l'état désiré.
228 A cette vision du corps formel apparue dans leur cœur pur, parce qu'ils ont l'aspiration qu'est le souhait d'obtenir [cet état de] bouddha même, ils s'appliqueront excellement aux vertus telles l'écoute, etc., afin d'obtenir rapidement la bouddhéité. Ils adoptent avec rigueur la génération de l'esprit d'éveil en lien avec la pratique des six pāramitā, esprit d'éveil qui est la cause mentale de cet accomplissement, et, qui les mènera à avoir, en méditant progressivement, l'état de bouddha parfait, le fruit ultime qu'ils souhaitent.
229 Lui se montre très clairement
Sans pensée ni effort. Pourtant
Il rend ainsi le service d'un
Grand bienfait à ceux dans le monde.
Les êtres ordinaires ne savent dire
Que "C'est une représentaion
De ce pur esprit qui est mien",
Bien sûr, pourtant cette vision
Des corps pour eux est pertinente :
En la développant peu à peu,
Etablis dans le Véhicule,
C'est l'authentique corps du réel
Intérieur qu'ils contempleront
Avec les yeux de la sagesse.
229 Ce bouddha se montre, très clairement, aux esprits purs sans pensée intentionnelle - "C'est comme ceci, comme cela que je vais faire le bien des êtres !"- ni venue avec effort. Pourtant il rend ainsi service (nye bar gnas pa) aux disciples dans le monde qui, ayant cette vision de son [corps] formel de bouddha, s'appliquent concrètement à une vaste fondation de vertus, et indirectement (brgyud nas) à l'omniscience en toutes choses, sont en possession d'un grand bienfait. Quant à se dire : " Ces infinies émanations de corps formels ne sont que des représentations du bouddha dans cet esprit pur qui est le mien, mais ne sont pas le bouddha ultime.", les êtres ordinaires, ces enfants, ne le savent, bien sûr. La vision de ces corps des bouddhas revêt pourtant un grand sens pour ces disciples qui les percoivent. En développant peu à peu leur vision de ces corps formels [des bouddhas], ils s'établiront dans cette profonde méthode du grand Véhicule dans le but d'obtenir la bouddhéité et ces heureux adeptes du chemin contempleront clairement et directement, des yeux de la sagesse non conceptuelle de la méditation, en sa vacuité dotée de tous ses modes, le corps du réel [intérieur], claire lumière de la nature de l'esprit en sa vérité authentique qu'on n'appréhende que par sa propre autoconnaissance .
230 Exemple, le sol de toute une aire
Se fait lisse lapis-lazuli
Immaculé, sans accident
Périlleux et resplendissant
De joyaux précieux, lumineux
Et beau, que rien ne vient ternir.
Car il est transparent s'y mirent
Les diverse résidences du Maître
Des dieux, le corps du Maître des dieux,
Sa cour de dieux. Ensuite,
Quand le sol perd ces qualités,
L'apparition ne se passe plus.
Pour obtenir ces choses, le groupe
D'hommes et de femmes se tournent vers
Le détachement, l'éthique, nyénai.
230 Dans l' exemple, par la force de la vertu, le sol de toute une vaste aire de Dzambouling se fait beau lapis-lazuli lisse comme la paume de la main, lumineux, clair et immaculé, libre de l'accident d'endroits périlleux comme des précipices, etc, se déployant comme une parure qu'aucune poussière ou autre ne vient ternir, resplendissante dans son absence de souillure telle que la poussière, etc., emplie de toutes les qualités de précieux joyaux.
Car la surface du sol est très transparente, s'y mirent les formes , réfléchies des diverses demeures du maître des dieux, le palais [d'Indra], "Vaijayanta", s'y mirent le corps du Maître des dieux et ceux des dieux de sa cour.
Ensuite, quand le sol perd ces qualités, qu'il ne se passe plus d'apparition de ces corps formels qui ont à naître et s'éteindre, le groupe des hommes et femmes, influencé par la vision de cette reflexion, pour obtenir les biens d'Indra, se tourne avec sincérité vers la disicpline, la méditation, etc., intérieurement vers le détachement des biens, l'éthique  : dire la vérité, pratiquer le jeûne du nyénai (bsnyen gnas); etc. L'esprit plein de l'aspiration de renaître comme dieux, ils jettent une fleur et, joignant les mains, font des prières de vœux. Ainsi, pratiquent-ils le chemin afin d'obtenir le corps formel.
,
231 A leur instar, pour obtenir
L'état du Puissant des Munis
Qui apparaît dans leur esprit
Semblable au lapis-lazuli,
Les fils des vainqueurs, l'âme contente,
Pleinement, avec profondeur
Font croître leur esprit vers l'éveil.
231 A l'instar de l'aspiration qui croît chez les hommes voyant l'image du corps d'Indra, les fils des vainqueurs bodhisattvas, l'âme pleinement contente [à la vision de celle] du bouddha, font croître avec profondeur leur esprit vers l'éveil insurpassable, car il y a chez eux la volonté d'obtenir [l'état] du Puissant des Munis qui apparaît dans leur propre esprit à la transparence semblable à celle du pur lapis-lazuli.
232 De même que sur le sol d'un pur
Lapis-lazuli apparait
L'image corporelle du Puissant
Divin, de même s'élève l'image
Du corps du Puissant des Munis
Au fond de l'âme de ceux qui vont
Transmigrants ; le reflet du corps
A son aube et son crépuscule
Pour ceux qui errent, en fonction de
Son entrée dans leur esprit propre,
Avec ou sans souillures. Telle la
Réflexion dans les royaumes de
Dzambouling, on ne le voit pas
"Exister, dit-on, ou périr".
232 Ainsi, de même, le sol de Dzambouling est devenu de lapis-lazuli pur et sans souillures telles que la poussière. Sur celui-ci apparaissent l'image corporelle du Puissant [divin, Indra], accompagné de ses richesses. Semblablement, de même manière, au fond de l'esprit purifié de souillures, telles que l'abscence de de foi, des êtres transmigrants à éduquer s'élève l'image du corps du Puissant des Munis avec ses bonnes marques. Et encore, dans le même fil, l'apparition du reflet du corps des bouddhas a son aube et son crépuscule, pour les transmigrants à éduquer. Le corps formel montre son élévation en fonction de sa pénétration dans un esprit personnel sans les tâches de l'absence de foi, etc., qui viendraient s'interposer et le corps formel se montre disparaissant sous l'influence de son entrée en un esprit personnel complètement impur et avec des souillures. Dans l'exemple, ainsi, l'image du corps du Puissant des dieux apparaît aussi s'élever et disparaître en fonction de l'impureté ou non du sol des [royaumes de] Dzambouling, sans que lui-même ne se déplace de sa résidence propre, et dans le même sens, les corps formels naissent et cessent en fonction de la pureté ou non des disciples sans que cependant on ne les voit, dans le corps de de réalité ultime, à aucun moment, dit-on, "exister", naître ou " périr ", cesser, car il n'est pas composé ni soumis au changement.
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