La Continuité Ultime

Les qualités

Les qualités de la maturation : les trente-deux marques

202‒1 Bien à plat, son pied a la marque
De la roue, large, sans os visible
A la cheville. Les doigts sont longs
Et tant aux pieds qu’aux mains unis
Par une membrane. Sa peau se tend,
Douce, sur une chair juvénile.
Son corps présente les sept galbes.
202‒1 Quelles sont les trente deux marques excellentes d’un bouddha ?
Ayant précédemment conservé une adoption résolue de son engagement sur le chemin de l’apprentissage, cultivé la compagnie de son gourou, l’ayant escorté, (1) ses plantes de pied, telles deux tortues, reposent parfaitement à plat, stables (2) tandis que s’y dessine la marque d’une roue à mille rayons.
Le prajñāpāramitāsūtra rajoute aussi la marque d’une roue aux paumes, expliquant que c’est suite à l’exercice réussie de la générosité qu’elles sont présentes, qu’en terme de forme, ces roues palmaires ont des rayons aux pointes aiguës comme des épées tandis que celles des pieds sont légèrement arrondies.
S’en étant fermement tenu aux facteurs de vertu, sans mépris pour les autres, son talon est aussi large que son pied sans que l’astragale (?), l’os de la cheville, soit visible. Les doigts sont longs ; ayant pour caractéristique de l’être autant que la paume, [l'éveillé] ayant préservé de la peur des êtres que l'on devait tuer, tandis que, n’ayant pas créé de division par la calomnie au sein d’autres groupes tout en prenant soin de son propre entourage à l’aide des ’quatre choses qui rassemblent‟, (7) ces doigts sont aux mains et aux pieds unis comme par une membrane.
(8)Ayant fait offrande de vêture et de nourriture, sa peau est douce, parfaitement tendue sur une chaire juvénile. Ici, l’emploi de la phrase ’La peau des pieds et des mains est douce‟ a une [certaine] redondance avec ce qui est dit ci-dessous : ’La main est douce, galbée, sans être osseuse".
(9) Ayant abondamment fait don de boissons et nourritures, tels que des gruaux, etc., les dos de ses quatre mains et pieds, ses deux dorsaux et sa nuque, sont des membres de son corps présentant sept galbes.
202‒2 Il a les mollets de la noire
Antilope. Son intimité,
Comme celle de l’éléphant, se cache
Dans un fourreau. Il a le torse
Puissant du lion. Ses épaules,
Qui n’ont pas de salières, sont larges,
A la voussure bien arrondie.
202-2 (10) Ayant conservé les cinq sciences bouddhistes, ses mollets sont tels ceux de l’animal sauvage , l’aịneya, musclés, ronds et durs.
(11) Car il a su protéger les secrets et renoncé à la sexualité, ses parties intimes sont, comme celles de l’éléphant et du taureau, cachées dans un fourreau.
(12) Car, sans mépriser autrui, il a eu une conduite de plus en plus positive, son torse est puissant comme celui d’un lion.
(13) Ayant donné des remèdes, etc., et pratiqué avec précision la vertu, ses épaules sans creux aux clavicules (?) sont larges et, (14) ayant rassuré autrui par des mots doux et aimables, à la belle voussure bien arrondie.
202‒3 L’arc de ses mains lisses est sans nulle
Aspérité. Son bras est long.
Son corps qui est parfaitement pur
Est un maṇḍala rayonnant.
Son cou est une conque candide.
202‒3 (15) Ayant toujours cherché à être ami des autres, ses mains ont un toucher lisse, un galbe rond, et elles sont belles car leur arc est sans aspérité.
(16) Car il a tendu une main généreuse, sans le délaisser, à celui qui demandait son obole, le bras est assez long, déplié, pour atteindre son genoux ;
(17) car il s’est insatiablement,, en permanence, appliqué aux dix vertus, son corps immaculé, parfaitement pur, est un maṇḍala rayonnant.
(18) Ayant dispensé les remèdes, etc., aux malades, faisant l’éloge des bouddhas, son cou est d’une couleur sans taches, a la forme d’une conque ;
202‒4 Il a mâchoires de roi des fauves,
Aux symétriques quarante dents,
Très pures dans leur alignement
Harmonieux, très pures d’une égale
Hauteur, aux canines d’une sublime
Blancheur. Il a une longue langue
Infinie et inconcevable,
Au goût sublime, chant de Brahmâ,
Cri de l’oiseau kalaviṇka.
202‒4 (19) Car les mots vides de sens ne furent plus siens tandis qu’il entraînait les autres à la vertu, ses mâchoires sont telles celles du lion, le roi des fauves ;
(20) Car, considérant les êtres d’un œil égal, il a renoncé aux mots qui divisent, il a quarante dents, vingt en haut et vingt en bas, symétriques qui sont (21) très pures et dont l’harmonieux alignement ne montre nul vide car il s’est appliqué toujours à des paroles de vérité et rassurantes, qui n’allaient pas l’encontre d’un avantage pour autrui, ;
(22) Ayant offert d’agréables richesses aux autres tandis qu’il conservait lui-même un mode de vie parfaitement pur, ses dents sont d’une propreté immaculée, et égales en hauteur.
(23) Ayant été vigilant quant à son usage des trois portes [du corps, de la parole et de l’esprit] tout en conservant son respect pour les autres êtres, ses canines acérées sont d’une blancheur sublime ;
(24) Pour avoir dit avec douceur la seule vérité, sa langue est longue, son discours est infini et inconcevable son propos ;
Ayant préservé [la santé d’] autrui en lui donnant des remèdes, etc., au goût agréable, il a une sublime connaissance des saveurs ;
(25) Pour avoir usé de mots doux et clairs afin que tout être puisse comprendre le saint dharma, il a un ton d’une voix mélodieuse comme le chant de Brahmâ, le cri de l’oiseau kalaviṇka.
202‒5 Ses yeux magnifiques sont lotus,
Ses cils, ceux d’un taureau; l’urna
D’un blanc sans taches pare son visage.
Sa tête possède l’uṣṇÉṣa.
Sa peau est fine, se teinte d’or,
Aux poils fins et doux, s’enroulant
Vers la droite, pointant vers le haut.
202-5 (26) Ayant considéré, d’un regard plein d’amour, chaque être comme s’il voyait son enfant unique, ses deux yeux magnifiques sont deux lotus bleus et (27) l’ayant considéré sans colère ni duplicité, ses cils de taureau, moirés, sont bien plantés.
(28) Ayant vanté les mérites de tous les [êtres] sublimes, son visage se pare d’une urna d’un blanc sans taches.
(29) Ayant fait dons de temples, etc., ayant porté respectueusement le maître au dessus de sa tête, l’apex de sa tête possède droitement, un invisible uṣṇÉṣa. Il est des textes [comme ici] pour dire que l’apex est doté [de cet uṣṇÉṣa montant, invisible, tout droit (?)] mais pour la plupart, ’il a une couronne à l’apex [de son crâne]‟. De toutes façons, dire qu’il a la marque de l’ uṣṇÉṣa n’est pas tout : [on la retrouve] chez des êtres ordinaires, par comparaison avec laquelle la sienne est montrée comme particulière :
’La marque du Muni se tient
A un endroit d’où son rayonnement
Parfait culmine‟.
(30) Ayant fait don de demeures aux autres et rendu son esprit propre à la recherche de la vérité ( chos ), sa peau est pure et fine.
(31) Parce ce que le bouddha, suprême parmi les êtres, leur a offert antérieurement coussins et habits plaisants, sa peau a une teinte comme de l’ or.
De ce qu’il a cherché à faire croître son abandon de l’agitation, sa résolution de l'adoption de la vertu, l’aptitude de son esprit à cultiver le vrai, ses poils sont excellemment fins, doux et s’élèvent, chacun de sa racine, s’enroulant à droite, vers le haut du corps.
202‒6 Sa chevelure immaculée
A la teinte précieuse du saphir.
Semblable au parfait nyagrodha
En sa frondaison circulaire,
Grand rishi, Samanthabadra
A un corps que n’illustrera
Jamais aucun exemple, le corps
Ferme et fort d’un Nārāyaṇa.
Voilà le groupe de trente deux marques
Que l’Enseignant attribua,
Inconcevables, au maître des hommes.
202-6 (31) Pour chacun plein d’amour, ayant renoncé à la violence, déposé l’épée, sa chevelure immaculée, est bleue comme la pierre précieuse, le saphir.
(32) Avec sa stature aux proportions symétriques comme la frondaison circulaire du nyagrodha, l’arbre parfait, ‒ [stature parfaite] car le parfait bouddha Samanthabadra fit don de monastères [sis dans] des parcs de plaisance, etc., engageants pour pratiquer le samādhi; ‒ le grand rishi sans exemple a le corps ferme et fort de Nārāyaṇa.
Voilà les trente deux marques flamboyantes, resplendissantes et inconcevables que l’Enseignant a attribuées dans le Sūtra requis par la jeune Rinchen au bouddha, le maître des hommes.

L’identification des pures marques n’est pas la même dans ce texte et dans l’Ornement de la claire réalisation , du fait de simples différences ponctuelles tandis que le sens est là.
[Dans l’Ornement de la claire réalisation ], le corps ’grand et droit‟ est montré comme le support de qualités au nombre de trente deux. Autrement, [les différentes descriptions] ’Bien à plat, son pied a la marque de la roue‟, ’[si] large, sans os visible à la cheville‟, ’aux poils fins et doux, s’enroulant vers la droite, pointant vers le haut‟, représentant à elles seules une qualité, restent dans la ligne du Sūtra requis par la jeune Rinchen (?).Aussi on peut se demander s’il y a un autre résumé des qualités que celui-ci en trente-deux ? Cette description en trente deux qualités n’épuise pas [le sujet]. Il y a [une liste de] quatre vingt signes excellents, qualités de complète maturation, c’est à dire qualités du complet mûrissement de tous les fruits, autant qu’ils sont, mûrissement des accumulations sur la voie de l’apprentissage.
[Certains] opèrent d’une manière assez sommaire en établissant une hiérarchie par grandeur et importance qui identifie un nombre de soixante qualités où ils en attribuent trente deux à la libération, fruit de l’établissement méditatif et de l’accumulation de sagesse, et trente deux au complet mûrissement, fruit de l’état post méditatif et de l'accumulation de mérite.

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