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La Continuité Ultime

L'éveil

Inconcevabilité de l’éveil

187[Son éveil est] le domaine des
Bouddhas que même une pensée
D'ārya ne saurait embrasser.
N'étant pas objet du langage,
Se fondant dans l'absolu,
N'étant pas champ conceptuel,
Au delà de l'analogie,
Sans égal, ne s'absorbant pas
Dans l'existence ou la quiétude.
187 L'ainsité immaculée, [la réalisation du] grand éveil, est domaine de la connaissance primordiale des seuls parfaits bouddhas vainqueurs, que la pensée même des aryas [bodhisattvas] établis en la dixième terre n'embrasse pas, car elle n'est pas un objet signifié par un langage, car elle se fond (bsdus pa) dans l'absolu, car elle n'est pas champ d'application du concept, car elle est au delà de l'analogie, car elle est inégalée, car elle ne se s'absorbe pas dans l'existence ni la quiétude.
188 Inconcevable, non signifié,
Ineffable, il est absolu.
Absolu, il ne se prête pas
A l'analyse. Ne se prêtant
Pas à l'analyse, on ne peut
En tirer des inférences
Et n'étant pas inférentiel,
Il est sans équivalence.
Inégalé, il ne se fond
Pas, et comme il ne se fond pas,
Il est sans demeure, n'étant pas
Une identification par
Des défauts et des qualités.
188 Cet éveil complet aux trois corps, inconcevable même pour les résidents de la dixième terre, ne peut être signifié par le langage. Etant ineffable, tandis que le domaine embrassé par le langage l'est [sur un mode] relatif, il est absolu. Absolu, il n'est pas analysable par les concepts, qui ne couvrent un champ de réflexion que relatif.
Ne se prêtant pas à l'analyse conceptuelle, parce qu'à l'opposé d'un champ [d'investigation] conceptuelle permettant l'inférence d'analogies, on ne peut en inférer ni imputation ni analogie, [on le dit] non-inférentiel et, par contraste avec un champ [d'investigation] dont on peut inférer par analogie, exemples et similitudes qualitatives, il est sans équivalence . Inégalable, si l'on le compare avec ce qui, existant comme chose comparable, s'étend à l'existence et la quiétude confondues, il ne s'absorbe ni dans l'existence ni dans la quiétude. Ne se fondant pas dans le [monde du] Devenir ni la paix, il est sans demeure, sans aucun extrême, tandis qu' il n'est pas une identification des défauts de l'existence et des qualités de la quiétude.
189 Subtil pour cinq de ces raisons,
Il est corps de réalité
Que pensée ne peut embrasser
Et sans réalité pour la
Sixième, il est les corps formels
Que pensée ne peut embrasser.
189 [L'éveil en tant que] corps de réalité, extrêmement subtil, d'une profondeur quasi insondable, est enseigné comme insaisissable pour les êtres ordinaires par la pensée nominaliste pour les cinq [premières de ces] raisons marquantes [énumérées dans la stance 188 disant] qu'il n'est pas '"objet du langage, etc." [Ensuite] on attribue aux infinies émanations de [l'éveillé en tant que double] corps formel la caractéristique d'être inconcevable pour la sixième raison [donnée dans la même stance 188] qu'"il ne se fond pas [dans les extrêmes de l'existence et de la quiétude", [ l'éveillé] apparaissant par des facteurs existentiels, naissance, mort, etc., sans pourtant de réalité en tant que chose.
190 La transcendance qualitative
Par le vainqueur des qualités
D'insurpassable sagesse, de grande
Compassion, et caetera ,
Inconcevable, est par le fait
Le dernier stade des Nés d'eux-mêmes,
Inintelligible même pour les
Grands sages investis du Pouvoir.
190 La transcendance qualitative par le vainqueur, qui, [triple] corps des qualités et formel, du fait de ses qualités d'insurpassable sagesse, de grande compassion, etc., ne reste pas dans les extrêmes du nirvāńa et du saḿsāra, est inconcevable. Par le fait, le dernier stade des huit points relatifs aux facteurs [d'éveil] des vainqueurs nés d'eux mêmes, est l'inconcevabilité, ou encore, [pourrait-on dire] le stade final [de la présence] des bouddhas explicitement parfaits par rapport au premier développement de l'esprit d'éveil est inintelligible même pour les grands sages investis du pouvoir conféré [directement par les bouddhas] sur la claire lumière, résidents à la dixième terre.
"Par rapport à la mention de cette initiation, dit Rongteun Mawai Sèngué, l'initiation reçue par [les bodhisattvas à] la dixième terre n'est même pas comprise par ceux qui résident à la huitième terre, constat hors du propos de ce chapitre [de l'éveil](?)".

Ceci achève l'exposition du second chapitre, la section de l'éveil, moyen de réalisation du Traité de la continuité ultime du Grand Véhicule, classification de la lignée spirituelle des Trois Joyaux.

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