141 142
Pure, acquise, libre et bienfait double,
Fondamentalement profonde, Vaste, souveraine, durable autant Que saḿsāra, telle qu'en elle-même, La Terre de l'éveil s'établit Par une essence, une cause, un fruit, Une fonction, une possession, Une présence, permanence et par Son inconcevabilité. |
141 Le fruit du chemin ultime, le maître mot de la réalisation, est l'éveil. L'éveil
possède, est-il dit, huit attributs spéciaux : "pur
des voiles,
acquis par
la puissance de l'habituation au chemin,
libre de
ce qui était à abandonner; accomplissant le
bienfait propre et d'autrui, multiple à travers la
profondeur
du corps de réalité, la
vastité
du corps de jouissance, la
souveraineté du Corps d'émanation,
possédant les forces, etc.,
fondamentales pour
cet accomplissement des deux bienfaits,
durable autant que le saḿsāra,
étant par nature
tel qu'en lui même, vacuité (dharmatā)". C'est ce qui est dit. 142 En effet [ces huit prédicats s'appliquent aux] huit points établissant la terre de l'éveil, le fuit ultime : . ["Pur" s'applique au] point de l'essence, dotée des deux puretés, celle parfaite naturelle à la vacuité (dhātu) et celle [découlant] de la séparation de la vacuité d'avec les taches adventices "éliminables"; . ["Acquis" s'applique au] point de la cause, celle de l'acquisition [de l'éveil], méditer et adopter résolument une ligne de conduite post méditative [correcte]; . ["Libre"s'applique au] point du fruit, qui est la libération des deux voiles maculants, à partir de l'habituation au chemin ; . ["Double bienfait" s'applique au] point de la fonction, l'accomplissement des deux biens, propre et d'autrui, permise par l'élimination des voiles ; . ["Possédant les forces, etc." s'applique au] point de la possession, celle de qualités inimaginables fondant l'action éveillée ; . ["Multiple" s'applique au] point de la présence sous trois corps clairement distincts, celui de cette essence même et ceux de jouissance et d'émanation ; . ["Durable" s'applique au] point de la permanence de ces trois corps, aussi durables que [la présence d'] êtres dans l'espace ; . ["Tel qu'en lui-même" s'applique au] point de l'inconcevabilité, celle de ce mode [d'être de l'éveil] tel qu'en lui-même inconcevable pour les êtres ordinaires . |
143
Dite "la Claire lumière naturelle", Elle est un soleil et un ciel, L'éveil éternel et constant, Permanent, de toute qualité, D'un bouddha non entaché par La nébulosité épaisse De l'inconnaissance, des passions, Un éveil obtenu depuis Les sagesse non conceptuelle Et analytique des dharmas. |
143
Quel est
cet abandon du sommeil [de l'ignorance] (
sangs
=budh-)
et cette ouverture (
rgyas
=-dha), don de deux
puretés,
dite par les textes
de sens définitif, [état de]
claire lumière naturelle ? L'éveil. Celui-ci, en tant que tel se prête à quatre
[approches] différenciées :
( a ) en tant que l'essence particulièrement pure d'une sagesse ouverte comme le soleil et d'un dépouillement transparent comme le ciel ; ( b ) en tant que la disparition des voiles, l'absence des souillures masquant de leur épaisse nébulosité : l'absence des voiles de l'inconnaissance et des souillures adventices des passions ; ( c ) en tant que l'appropriation directe de l'éveil (sangs rgyas) sous la forme de la nature (ngo bo) éternelle, constante, qualifiée en tous points par les pouvoirs, etc., d'un bouddha non entaché ; ( d ) et cet éveil peut être approché particulièrement sous l'aspect de la cause primaire de son obtention, l'adoption résolu du chemin [de la sagesse] depuis la sagesse complètement non conceptuelle de tout dharma, méditative, et la sagesse analytique de tous ceux qu'il y a à connaître, post méditative. |