123
C'est parce que l'élément unit Une triple nature qu'avec le corps Du Bouddha, le miel, l'amande, l'or Un trésor, un arbre, une statue, Un monarque, une image il a Des ressemblances qualitatives. |
123 Comme il est expliqué ici, c'est parce que l'élément, Cœur de l'ainsi allé, unit une triple nature qu'il a des ressemblances qualitatives avec les neuf exemples illustrant le Cœur : le corps du Bouddha, le miel, etc. |
124 Ces
natures de l'élément sont Le Corps des dharmas, l'ainsité Et la noblesse spirituelle, Appréhendés successivement Par les trois premiers des exemples, Le suivant et les cinq derniers. |
124
Quelles sont les trois natures de la
vacuité, du Cœur de l'Ainsi allé ? Ce sont
la nature de Corps des dharmas, qui est
la
claire lumière (1), la nature d'ainsité,
inaltérable (2), la nature de la noblesse
spirituelle, qui est l'accomplissement de la
bouddhéité (3), soit trois aspects. Si l'on veut
savoir comment interviennent les neuf exemples :
- le Bouddha, le miel, le germe, les trois premiers exemples, s'appliquent à l'élément dans sa nature de Corps des dharmas ; - l'exemple de l'or, à lui seul, s'applique à sa nature d'ainsité ; - le trésor, le banian, la statue précieuse, le Souverain des quatre continents, la précieuse image, soit les cinq exemples derniers, s'appliquent à celle de noblesse spirituelle. |
125 Le
Corps des Dharmas est connu Sous deux aspects : la vacuité Sous sa forme tout à fait pure, Et l'épanchement naturel De celle-ci, l'enseignement Dans ses modes profonds et divers. |
125 En
divisant le Corps des dharmas en deux
[Corps des
dharmas] direct et en [Corps des dharmas] métaphorique,
celui-ci est connu sous deux aspects.
[Le
premier aspect est] le Corps des dharmas de la réalisation
proprement dite. Appartenant au champ d'expérience de la
sagesse réflexive intime des éveillés,
il est le Cœur de l'Ainsi allé, vacuité
(dharmadhātu) tout à fait pure,
la
claire lumière naturelle. [Le second], l'épanchement
naturel de cette réalisation ou de cette
obtention,
est le Corps des dharmas dans sa représentation,
métaphorique. Il est constitué des dharmas
scripturaux se manifestant aux disciples à travers leurs
intelligences individuelles en fonction de leurs dispositions.
Ces deux subdivisions offrent donc un signifiant et un
signifié, ou un fruit et une cause. Si l'on
procède à une nouvelle division en
lui-même du [second] Corps des dharmas de
représentation, on obtient deux [nouveaux] aspects : - l'enseignement sur le mode du Dharma profond, tel que le compose le bodhisattvapitaka, selon la réalité absolue de l'ainsité ; - l'enseignement sur le mode du Dharma diversifié, vaste, propre au Précieux discours aux douze branches, aux sūtrapitaka, etc., selon une vérité relative s'accordant aux mentalités des divers êtres. |
126 Le
Corps des dharmas transcendant Le monde, on ne trouvera là Son illustration et l'on montre Une similarité entre L'élément et l'Ainsi allé. L'enseignement sur un mode Profond, subtil est comparé Aux miels d'une saveur unique. L'enseignement sur le mode Du divers est comme l'amande Sous ses enveloppes variées. |
126 Le point à réaliser est la parfaite pureté du Corps de dharmas. Car celui-ci transcende totalement les phénomènes du monde, ne pouvant trouver là la moindre illustration de celui-ci qui ait la possibilité de le montrer, on montre une similarité seulement partielle entre l'élément naturellement doté de la double pureté et du corps spontanément présent d'un Ainsi allé [de l'exemple 1] . En tant qu'épanchement naturel de la réalisation, [le Corps des dharmas métaphorique, dans son aspect de] l'enseignement sur un mode absolu, est profond, subtile, car doué des qualités [de la libération d'autrui], quasi insondable. Parce qu'il montre la saveur unique [que prennent] les phénomènes dans l'ainsité, il est comparé aux miels d'une saveur unique de nectar et de douceur [dans l'exemple 2] . [Le Corps des dharmas métaphorique, dans son aspect de] l'enseignement sur le mode du divers [, c'est à dire des divers] moyens habiles du Précieux discours aux douze branches, etc., est extrêmement vaste. On dit qu'il est comme l'amande [dans l'exemple 3] du grain, profitable sous ses diverses enveloppes car il connecte une diversité de points interprétables guidant graduellement vers la réalisation du point crucial. |
127 Car
l'ainsité ne varie pas Dans sa nature, est vertueuse, Et car elle est d'une parfaite Pureté, on dit d'elle qu'elle est Semblable à la matière de l'or. |
127
Qu'est ce que la nature de l'esprit ? Un cortège sans fin de
souffrances et de passions. Elle est appelée "ainsité"
car en dépit de ceci, elle reste immuablement ["ainsi"
qu'elle est :] claire lumière d'une parfaite
pureté. On dit de la
vacuité de l'ainsité qu'elle est
semblable à la matière d'un bel or
pur [dans l'exemple 4] car :
. comme l'or massif incorruptible, elle ne varie dans sa
nature à aucune phase ; . aussi décorative que ce bel or, elle est par nature sublimement vertueuse ; . comme cet or par essence sans souillures, elle est, intemporelle, libre des passions et d'une parfaite pureté. |
128 129
On connaîtra sous deux aspects Cette noblesse spirituelle, Telle le trésor, d'une nature Immanente, intemporelle ou Telle l'arbre en graine, sublimée Par une adoption résolue. Considérant l'obtention des Trois Corps de Bouddha, le premier Vient de la première et les deux Suivants viennent de la seconde. |
128 La
nature de ce qu'on appelle la noblesse des Bouddhas, saura t-on,
comprend deux aspects : - la noblesse spirituelle d'une nature intemporelle, immanente en l'esprit, telle le trésor souterrain [de l'exemple 5] car accomplissant sans effort [tous souhaits] . - la noblesse spirituelle évolutive, sublimée par le pouvoir de l'adoption résolue des causes secondaires de l'écoute et la réflexion, comme l'arbre en graine croissant, nouveau, avec des soins [de l'exemple 6] . Ce sont les deux aspects de la lignée spirituelle. 129 Considérant l'obtention des trois Corps d'un Bouddha parachevé en tant que fruit des deux [aspects] de la noblesse spirituelle, à l'état naturel causal ou évolutive, le premier corps essentiel, vacuité (dharmatā) dotée deux des puretés, est obtenu quand cette première noblesse naturellement immanente est libérée (bral ba) de toutes les souillures adventices par la poursuite jusqu'à leur terme de nombreuses accumulations de sagesse. En donnant son expansion à la seconde noblesse évolutive à l'aide de l'achèvement de l'accumulation de mérite, les deux Corps suivants, de jouissance et d'émanation, se manifestant aux proches ou lointains disciples sont obtenus. Sur ce chapitre, le Vénérable Karma Trinlépa dit : "De nos jours, la plupart des adeptes des Cinq trésors de Maitreya affirment que la noblesse évolutive est conditionnée. Pour le prouver, ils citent "la noblesse sublimée par une adoption résolue", déduisant que " [l'expansion de] la noblesse évolutive [résulte de] l'adoption résolue des fondements de la vertu !". Proclamation telle un clapissement ! Le Glorieux Rangjoung Dorjé, de sa bouche même, ne dit-il pas, dans Le Profond Point intérieur : "Certains s'imaginent que l'apparition de la noblesse évolutive [se fait sous la forme d'une] chose nouvelle. Ce n'est pas le cas." Cette assertion, et d'autres [du même Rangjoung Dorjé], rejoignent la pensée de ce traité, s'opposant à ce que la noblesse augmente à partir d'une adoption intensive des bases de la vertu. Celle-ci existe d'une manière intemporelle même si, entravée par les voiles à la phase de l'être ordinaire, elle n'évolue pas en activité de maturation totale, incapable d'accomplir à vaste échelle le bien altruiste. L'adoption résolue, sur le chemin de l'apprentissage, des bases de la vertu par l'accumulation de mérite fait se développer l'aptitude à cette noblesse qui, purifiée des souillures au niveau des éveillés, déploiera l'activité éveillée de corps formels parés des trente-deux marques majeures de la parfaite maturation. Voilà ce que signifie le texte quand il parle de : "noblesse spirituelle sublimée par une adoption résolue". Les deux vers [101 et 128] "La semence, le germe présents dans les fruits du manguier, banian, considérant leur résistance, donneront corps graduellement, s'ils ont terre, labour et eau, à un arbre majestueux. Le vertueux élément des qualités enfouies dessous l'écorce du fruit de l'ignorance de même, prenant appui sur telles ou telles vertus, donnera corps à un majestueux Muni." et "On connaîtra sous deux aspects cette noblesse spirituelle, telle le trésor, d'une nature immanente et intemporelle ou l'arbre en graine, sublimée par une adoption résolue" ont cet unique sens. Il est exagéré, je crois, de vouloir considérer que, parmi les neuf exemples et neuf points énoncés, celui de la semence [dans la pulpe du fruit] sous la peau montre une noblesse n'existant que suite à une pratique soutenue de la vertu." |
130 Le
Corps essentiel est dit, par Sa beauté, tel l'image précieuse. Par nature non créé, il est Trésor de précieuses qualités. Le Corps de jouissance doté De la souveraineté des Grands dharmas, est tel le Monarque Universel ; tel la statue D'or est le Corps d'émanation Qui a pour nature un reflet. |
130 Le
Corps essentiel, absolu, en la
sublime beauté
de la gloire de ses qualités et en la claire
lumière de sa nature est dit être tel
l'image de Bouddha [de l'exemple 7] faite de
matières précieuses.
Accompli intemporellement par nature
depuis des
temps sans commencement, [ne nécessitant] pas
de fabrication créée
avec
effort, il est tel le trésor
ignoré d'inépuisables matières précieuses
[de l'exemple 5], les qualités
ultimes des dix pouvoirs, etc.
Le parfaitCorps de
jouissance se manifeste pour tous doté
de la grande richesse splendide de la souveraineté
du Grand Véhicule, les dharmas
vastes et profonds . Il est tel le Monarque
universel [de l'exemple 8] en sa parfaite jouissance de
la
richesse des quatre continents, des sept précieuses
substances, etc. Supportant le pouvoir de se faire se manifester clairement le Corps absolu , le Corps d'émanation a pour nature de faire s'élever l'unique forme de reflet [à visée] didactique quelqu'il fut, qui soit dans la perspective de l'esprit (blo ngor) du disciple. Apparaissant au niveau collectif, il est tel la statue d'or [de l'exemple 9]. |