La Continuité Ultime

L'élément

Exemples des haillons, de la matrice et de l'argile

104 105 Un dieu qui voit une statue
En joyaux du Vainqueur roulée
Dans de puants haillons, gisant
Sur le chemin, répand le bruit
Chez les hommes de sa présence
Afin que ceux-ci la délivrent.
Semblablement, l'Œil du bouddha
Voit jusque chez les animaux
Le réel Bien allé lié,
Sans que cela n'ait de début,
Par des passions enchevêtrées
Et il indique les moyens
Qui vont pouvoir l'en libérer .
104 Un dieu qui voit une statue du Vainqueur, faite en inestimables joyaux, roulée dans de puants haillons, gisant à un carrefour, les hommes l'enjambant sans le savoir et répand le bruit chez ceux-ci de la présence de l'image sur le chemin afin qu'ils délivrent.
105 Semblablement au déliement de la statue, l'Œil du bouddha voit jusque chez les animaux le réel (dngos po nyid) Cœur du Bien allé, lié, sans que cela n'ait de début, par les puants haillons des passions enchevêtrées, les trois poisons, les imprégnations psycho-karmiques, etc., et il indique les innombrables approches de la Doctrine authentique, les moyens de pratiquer un chemin ayant pour but de libérer de ses voiles adventices ce Cœur, sphère de vacuité (dharmadhātu).
106 Le dieu dont le regard magique
A perçu une statue faite en
Joyaux de l'Ainsi allé qui
Gît serrée dans des loques puantes,
La désigne aux humains afin
Qu'ils la délivrent de celles-ci.
Tel, le Vainqueur voit l'élément
De l'Eveil, même chez l'animal,
Gisant sur les voies saḿsāriques,
Roulé dans les malodorants
Haillons des passions et enseigne
Le dharma pour qu'il soit libre.
106 Tel le dieu dont le regard [magique] a perçu, gisante à un carrefour, ignorée des hommes, une statue de l'Ainsi allé faite en joyaux mais serrée dans des loques puantes, et qui la désigne aux humains : "Ici il y a une statue !", afin qu'ils la délivrent de sa guenille, tel, le Vainqueur voit l'élément de l'Eveil, présent même chez l'animal, gisant sur les voies saḿsāriques, roulé dans les haillons malodorants des passions et enseigne le dharma afin qu'il soit libre.
107 108 Une femme laide vit sans défense
Dans un endroit pour les proscrits.
Pourtant dans sa matrice elle porte
Un roi dans toute sa splendeur.
Mais elle ignore la présence
Dans son ventre même du hiérarque :
Les naissances dans le Devenir,
Sont comme vivre dans une maison
Sans défense ; les êtres sensibles
Impurs sont comme la femme enceinte.
Pour eux, l'élément sans souillures
Est un sublime protecteur
Tel celui qu'elle a dans son ventre.
107 Une femme laide vit sans refuge ni défense, à la croisée des chemins, dans une maison d'hôte, un endroit pour les proscrits. Dans sa propre matrice, elle porte un enfant doté des signes de la splendeur royale d'un Souverain à la roue, mais elle ignore la présence dans son ventre même d'un hiérarque, puisque celle-ci est dissimulée par l'enveloppe de la matrice, et, à cause de ceci, elle souffre, dans la crainte du mépris des autres. 108 Car les naissances dans les différents lieux du cycle du Devenir s'accompagnent de souffrance, elles sont comme vivre dans une maison sans défense ni protection. Les êtres sensibles [à la phase] impure des passions adventices sont comme la femme enceinte du roi car eux aussi ignorent qu'il y a un refuge protecteur. De même qu'un roi pour la femme, pour ceux-ci, l'élément sans souillures et d'une nature parfaitement pure, vacuité (dharmatā), est une présence sublimement protectrice, car la réalisation directe du Cœur de l'Ainsi allé protège de toutes peurs, tel le roi qu'elle a dans son ventre.
109 La femme au corps ingrat, vêtue
D'étoffes souillées, cependant
Qu'elle porte en sa matrice le maître
Du monde, éprouve dans la maison
Sans défense, l'ultime souffrance.
De même, bien qu'un protecteur
Demeure en leur propre gouverne,
Les transmigrants, l'intelligence
Sans soutien, inquiets car en proie
Aux passions, touchent le fond des peines.
109 La femme au corps ingrat vêtue d'étoffes souillées, cependant qu'elle porte en sa matrice un Monarque universel, le maître du monde, ne le sachant pas, reste dans une maison sans défense où elle éprouve l'ultime souffrance, mépris, misère, etc. De même, les transmigrants, bien que le Cœur de l'Ainsi allé, protecteur et refuge ignoré, demeure en cet esprit qui leur est propre et qui les gouverne, dans leur intelligence se disent : "Nous sommes sans refuge, ni soutien  !", et l'esprit inquiet car en proie aux passions, touchent, en saḿsāra, le fond des peines.
110 111 De l'extérieur d'une déité
Paisible dont la fine statue
Est coulée en or dans un moule,
On voit seule la nature terreuse,
Mais quand on sait ce qu'il en est,
De la terre, on brise le voile
Rendant à l'or sa pureté.
Semblablement, Ceux-ci contemplent,
Distincte, la fugacité
Des souillures de la claire lumière,
Naturellement immaculée
Et purifient les êtres sensibles,
Ces joyaux apparus d'eux-mêmes
Des voiles, pour leur éveil ultime.
110 On voit, de l'extérieur, d'une belle [ déité à l'aspect] paisible, enchanteresse, dont la fine statue est coulée en or dans un moule de terre glaise noire la nature terreuse de la couche de glaise qui l'enrobe, mais sachant ce qu'il en est, on brise ce voile de terre rendant à la statue d' or sa pureté.
111 Semblablement, les Vainqueurs contemplent, distincte, la fugacité Des souillures de la claire lumière de l'esprit des êtres sensibles, propres à être ôtées, et ils purifient, les repoussant, les voiles des êtres sensibles, ces joyaux apparus d'eux-mêmes, voiles comme l'argile, en enseignant le Dharma authentique de bouddha pour leur éveil ultime.
strophe manquante 112commentaire 112
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