95 96
L’or qu’un homme agité laisse
Tomber dans un ruisseau fangeux, Étant incorruptible, dort Là, tel quel pour de nombreux siècles. Puis un dieu au regard divin Le perçoit, dit à un quidam : “Cet or précieux qui repose là, Le lavant, fais en ce à quoi Sa grande valeur le destine !” De même, le Sage, des êtres voit La qualité plongée dans les Passions qui sont telles la fange. Afin de purifier ceux-ci De cette boue, il fait chuter Le déluge des enseignements Authentiques sur les neuf mondes. |
95 Une
grosse pépite
d'or qu'un homme,
du fait qu'il est
très agité par l'inattention ou autre au moment où il passe à la
croisée des chemins,
laisse tomber dans le ruisseau fangeux, a la propriété
d'être
incorruptible, inchangé fut-ce après de nombreuses
années et cette pépite
dort là dans le ruisseau,
indestructible,
exactement tel qu'
il était au début,
de nombreux siècles.
Puis un dieu au regard parfaitement
pur d'être
divin perçoit l'existence
de cette pépite là, dans ce ruisseau et
dit à un quidam
qu'intéresse l'or :
" Cet or précieux qui repose là dans cet amas de fange, le lavant, fais en ce à quoi, parure ou autre, sa grande valeur le destine  !" 96 Ainsi le grand Sage, le Bouddha parachevé, voit le Cœur du Bien allé, la qualité des êtres ordinaires, présente en tous les transmigrants, plongée dans un visqueux bourbier de passions semblables à la fange [du ruisseau] et afin de les purifier de cette boue, il fait chuter la grande pluie des enseignements authentiques sur les neuf mondes. |
97 De
même que le dieu a vu l'or
Chu dans la fange du ruisseau, Et montre, pressant, à un homme Sa sublime beauté afin Qu'il le nettoie de tout, ainsi Le Conquérant voit-il présent En les êtres le précieux, parfait Éveil tombé dans le cloaque Des passions et il les instruit Des dharmas au moyen desquels Ceux-ci pourront le purifier. |
97 De même que le dieu qui a vu l'or chu dans la fange du ruisseau en montre, pressant, la sublime beauté à l'homme afin qu'il le nettoie de toutes ses souillures, ainsi le Conquérant omniscient voit-il présent en les êtres le précieux cœur du parfait éveil telle une chose précieuse, tombé au sein du grand cloaque des passions, et il les instruit en accord avec leur disposition des dharmas au moyen desquels ceux-ci pourront le purifier. |
98 99 Il
est en terre, sous la maison
D'un pauvre, un infini trésor. L'homme l'ignore et ce trésor Ne lui dit pas : "Je suis ici !" De même, enfoui dans l'esprit, Est un précieux trésor sans taches, La vacuité, qui n'a besoin Ni d'ajout, ni d'une soustraction Mais les êtres des neuf mondes, Ne la voyant pas, démunis, Éprouvent dans la permanence Maints types de souffrance. |
98
En terre sous la maison d'un pauvre, il est un
grand,
infini trésor. Cet homme ignore qu'il est ici et ce trésor lui-même ne lui dit pas : "Je suis ici !"
Reste au quidam à souffrir de la misère.
99 De même, le trésor du précieux cœur du Bien allé est enfoui dans le réceptacle de l'esprit de tous les êtres sensibles. Il est par nature sans taches, vacuité (dharmatā) même qui n'a besoin ni d'un nouvel ajout de qualités inexistantes auparavant, ni de la soustraction de [défauts] éliminables qui auraient une existence réelle, mais les êtres des neuf mondes, ne voyant pas celle-ci même en eux, démunis pour acquérir directement cette merveille ( yon tan ), ils éprouvent dans la permanence maints types de souffrances. |
100 Sous
l'intérieur de la maison
Du pauvre se cache un riche trésor Qui ne dit pas : "Je suis ici!" Et l'homme reste sans le savoir. Le trésor de la vacuité, Semblablement, est amassé Chez les êtres dans la maison De leur esprit, mais ceux-ci sont Tels le pauvre ; aussi les rishis Prennent-ils naissance en saḿsāra Exprès pour qu'ils puissent l'obtenir. |
100
Sous
le sol
intérieur de la maison d'un pauvre se cache un riche trésor, lequel
ne va s'exprimer et dire : "Je suis là !" , et le miséreux, ignorant sa présence, n'est pas
libéré de ses souffrances.
Semblablement, le trésor de la vacuité est amassé dans la maison même de leur esprit chez les êtres qui ne le réalisent pas, tels le pauvre et les grands rishis, les bhagavans, prennent naissance exprès en les royaumes infinis du saḿsāra enseignent la vraie Doctrine, pour que ceux-ci puissent effectivement obtenir ce trésor du Corps de vacuité (dharmakāya). |
101 102
La semence, le germe présents
Dans les fruits du manguier, banian, Considérant leur résistance, Donneront corps graduellement, S'ils ont terre, labour et eau, A un arbre majestueux. Le vertueux élément des Qualités enfouies dessous L'écorce du fruit de l'ignorance De même, prenant appui sur telles Ou telles vertus, donnera corps A un majestueux Muni. |
101 Les semences, les germes d'arbres présents bien qu'enfouis dans leurs habitacles, sous la peau des fruits du manguier, du banian, etc., sont capables de générer une plante. Considérant leur résistance aux agressions de leur potentiel (bskyed pa) donneront graduellement corps à un arbre majestueux s'ils ont un ensemble de conditions, terre fertile, labour, eau, fumure, chaleur, etc.,." La sphère vertueuse ou l' élément du corps des qualités (dharmakāya), 102 quoique ce fut, enfouie sous l'écorce du fruit [résultant] des passions, de l'ignorance, etc., des êtres sensibles, de même que l'arbre prend corps à partir de l'ensemble des conditions favorables, prend appui elle aussi sur telles et telles conditions vertueuses [provenant] des deux accumulations, pour donner corps, franchissant progressivement terres et chemins, au bouddha, le majestueux Muni. | 103 L'eau, la lumière du soleil et L'air, la terre et le temps, le ciel, Voilà les conditions pour qu'arbre S'élève du noyau confiné Dans la mangue ou la banane. Ainsi la graine de l'Eveil Parfait enserrée dans la pulpe Du fruit, les actes et les passions Des êtres sensibles, croît aussi Dans des conditions vertueuses. |
103 L'élément de l'eau l'irriguant, la lumière du soleil le mûrissant, l'air le nourrissant, la terre le portant, le temps passant développant sa capacité [à fructifier], le ciel s'ouvrant à lui, voilà les conditions pour que la pousse d'un arbre s'élève progressivement du noyau confiné dans la couche de pulpe de la mangue ou la banane. De même, la graine du parfait éveil est, telle la pousse [de l'arbre], enserrée dans la couche de pulpe du fruit des passions et des actes des êtres sensibles. Aussi, comme pour l'arbre généré à partir d'un ensemble de conditions, cette pousse, sous la forme de la vision du dharma[dhātu] au moment du chemin de la vision, croît sur les chemins de la vision et de la méditation à partir [de la réunion] de toutes les conditions vertueuses des deux accumulations, jusqu'au terme du chemin du non-apprendre. |